Habitants de Rosny, vous faites peut être partie de celles et ceux qui ont trouvé dans leur boîte aux lettres un courrier du maire dans lequel il exprime sa volonté d’expulser au plus vite les familles Roms qui ont trouvé refuge sur des terrains proches de l’A86. Il justifie cette décision par des propos inadmissibles selon lesquels ces familles feraient courir un quelconque danger aux rosnéens et à leurs enfants, sans qu’aucun fait ne vienne étayer ces propos, leur faisant ainsi porter la culpabilité de ses choix.
Des associations locales (Alternatiba, Ligue des droits de l’Homme, Secours catholique 93) et des habitants solidaires se sont émus de ces messages et de la situation de ces familles. Ils sont allés à la rencontre de ces habitants et peuvent l’affirmer : le courrier du maire ne correspond pas à la réalité, joue inutilement sur la peur de l’autre, ne permet pas de comprendre le vécu de ces familles et surtout d’avancer vers des solutions humaines.
Des situations différentes d’un terrain à l’autre
Trois implantations existent, dont la principale se situe sur la commune de Fontenay. Ces trois installations diffèrent par le nombre des personnes qui s’y trouvent, la composition des familles, les problèmes posés. Dans un des campements, il y a 15 familles avec 28 enfants : initialement installées à Montreuil depuis plus de 6 ans, elles en sont parties dans l’urgence lors du confinement; à leur retour le terrain avait été dégagé pour une construction, elles ont dû s’installer ailleurs, en restant dans la zone où elles ont leurs repères depuis des années. Dans l’autre campement, il n’y a qu’un couple un peu âgé, dont la femme est handicapée, installé depuis 3 ans à Rosny, sans avoir causé aucune nuisance aux rosnéens. Les incriminer en bloc et vouloir expulser sans prendre en compte les situations particulières est injuste.
Des familles régulièrement discriminées
Ces familles ont quand même des points communs : leur présence en France depuis de nombreuses années, et le fait qu’elles n’aient jamais pu trouver un lieu de vie stable et sécurisant, scolariser leurs enfants de façon durable, poursuivre une existence digne. Faute de solutions pérennes, elles s’installent où elles peuvent et sont régulièrement chassées des terrains qu’elles occupent.
Les droits de l’enfant ignorés
Dans l’un des campements, où, malgré nos demandes, aucun point d’eau n’a été aménagé, se trouve près d’une trentaine d’enfants d’âges divers. La plupart étaient scolarisés à Montreuil précédemment : il est indispensable que Rosny assure la poursuite de cette scolarisation, dans l’intérêt des enfants et des familles, le respect des droits de l’enfant, mais aussi dans l’intérêt de la société qui ne gagne rien à maintenir des enfants hors de l’école.
Des engagements qui doivent être tenus
La majorité municipale a signé le pacte proposé par Alternatiba et s’est engagée, non seulement sur l’écologie, mais aussi sur la nécessité de mener une politique d’accueil et de solidarité. Dans un récent Rosny Info, le maire souhaitait « remettre l’humain au centre de la politique communale, pour qu’aucun Rosnéen ne soit plus laissé sur le bord de la route » : nous demandons simplement que cet engagement soit tenu.
Des réponses répressives et sécuritaires qui ne font rien avancer
Les organisations signataires ne prétendent pas que ces situations soient faciles à résoudre. Mais encore faut-il avoir la volonté d’agir en positif. Monsieur le maire dit “assumer” sa décision d’expulser sans étude ni solution. Pour nous un maire qui “assume”, c’est un maire qui fait face aux situations avec humanité et responsabilité, dans la concertation, en engageant les moyens nécessaires, en recherchant les aides financières nationales et européennes qui existent et en impliquant tous les partenaires possibles. Certaines communes ont ainsi pu résorber des bidonvilles en impliquant des architectes pour la construction de logements intermédiaires et la construction d’aménagements sanitaires et des associations pour favoriser l’inclusion sociale. Pourquoi pas Rosny?
Habitants de Rosny, avec nous, demandez que votre ville rencontre ces familles et travaille avec elles à des solutions alternatives. En cette période particulière pour tous, faisons le choix de l’humanité, de la solidarité et de la dignité, même si ce choix est plus long et plus difficile que la répression.
Alternatiba Rosny : rosny@alternatiba.eu
Ligue des droits de l’homme (section locale Bondy-Noisy-Rosny-Bobigny) : ldh-bnrb@laposte.net
Adresse commune pour cette action : stopexpulsionrosny@riseup.net
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Le courrier grand public à faire suivre :
Bonjour. Y a t il une pétition où action proposée à laquelle se joindre ?
Bonjour, il n’y a pas de pétition, mais nous avons en revanche lancé une campagne d’envoi de courrier au maire et au préfet disponible sur ce lien :
https://frama.link/stopexpulsionrosny
Amicalement,
Le collectif Alternatiba Rosny