CP / Expulsion des familles du squat “Bison Futé”

Communiqué de presse du 8 septembre 2023

Tôt ce jeudi 7 septembre, 25 cars de police et 150 membres des forces de l’ordre ont convergé rue Camélinat à Rosny-sous-Bois : des moyens démesurés pour déloger quelques familles totalement pacifiques qui avaient trouvé refuge dans l’ancien Centre National des Informations Routières (connu pour son service Bison Futé), désormais propriété du bailleur social Batigère.

Les forces de l’ordre ont “accompagné”  32 hommes, 19 femmes et 13 enfants à la gare RER de Rosny-sous-Bois, certains munis de l’adresse d’un hôtel pour une « mise à l’abri » de quelques nuits seulement. D’autres occupants avaient choisi de quitter ce squat avant l’arrivée de la police, une décision judiciaire du 30 juin dernier ayant autorisé l’expulsion des lieux.

Les habitants de “Bison Futé” étaient issus du squat Unibéton, une ancienne cimenterie de l’Île Saint-Denis, destinée à accueillir durant les Jeux olympiques une partie du Village des Athlètes. Cette expulsion, en avril dernier, a laissé des centaines de personnes dans l’errance.

Une fois encore, avec cette mise à la rue de familles en plein épisode de canicule, les pouvoirs publics contreviennent aux droits fondamentaux de personnes migrantes et alimentent la machine infernale des expulsions – installation d’abris précaires, une spirale sans fin qui est exactement l’inverse d’une solution pérenne.

Nous demandons aux services de l’État de Seine-Saint-Denis de cesser ces expulsions indignes et contre-productives et de consacrer les moyens publics à des solutions à la hauteur des enjeux migratoires et de l’intégration des personnes étrangères.

Nous constatons que la municipalité de Rosny-sous-Bois ne remplit toujours pas les engagements pris par le maire, Mr Jean-Paul Fauconnet, en signant les mesures 11 et 12 du Pacte de la Transition, engagements d’accueil et de réinsertion des personnes en difficulté, notamment des personnes étrangères, quel que soit leur statut administratif.

Nous demandons à la municipalité d’assumer la responsabilité d’égalité et de fraternité que les habitant·es lui ont confié, de s’opposer à la violence de ces expulsions, de solliciter et de concourir systématiquement à tout dispositif permettant aux personnes, indépendamment de leur situation, de vivre dignement sur notre territoire.

Nous demandons aux habitant·es de ne pas se laisser aveugler par les discours et les postures démagogiques, électoralistes, qui opposent les groupes humains les uns aux autres : les « bons » migrants contre les « mauvais » migrants, les Français contre les migrants…

Les dynamiques migratoires ont construit notre ville, notre département et irriguent toujours la vitalité de notre territoire. C’est fort de cette riche histoire que nous pouvons aujourd’hui accueillir avec respect et humanité les personnes qui fuient violences, misère, indignité et qu’anime une farouche volonté de participer autant qu’elles le peuvent à la vie de notre communauté.

Ligue des Droits de l’Homme (Bondy/Noisy/Rosny/Bobigny)
Alternatiba Rosny

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